Vouloir et pouvoir
17 octobre 2014
Le début d’année est la période des vœux. En 2012, on est tenté d’écrire période des « veux », tant les circonstances se prêtent mal aux souhaits et davantage à la volonté. Avec cette nouvelle année tout laisse à penser qu’il faudra faire preuve de détermination pour franchir les épreuves. L’état des finances publiques laisse augurer une augmentation des contributions. On pourrait souhaiter une baisse de la dépense publique, mais ne serait-ce pas un vœu pieux ?
La période électorale qui s’ouvre conduira certainement à un débat sur ce plan, parmi bien d’autres. Comme à chaque occasion, elle se traduit par un attentisme. Combinée avec le contexte européen, elle génère un puissant effet de frein. Toutes les raisons portent donc à attendre des jours meilleurs. Pourtant toute la raison porte à travailler à des jours meilleurs. Comme toute crise, celle-ci oblige à une profonde remise en cause et découvre des opportunités.
Sur le plan juridique, on pourrait souhaiter une simplification et une stabilisation. Là aussi toutefois, le visage grimaçant d’une chimère apparaît. Les lois de simplification du droit s’enchaînent, sans guère de résultat, sauf d’ajouter une couche à l’oignon juridique (celui qui fait pleurer, mais qui relève la sauce). La stabilisation, qui permettrait une meilleure planification, s’éloigne à mesure des soubresauts mondiaux, auquel on réagit au coup par coup. Si l’on y ajoute le fait qu’une loi est aujourd’hui un instrument de communication politique, il devient de plus en plus improbable d’imaginer que la règle puisse s’inscrire dans la durée. Or le droit devrait être un facteur de sécurité, et non d’instabilité.
Crise économique, crise juridique, riment ensemble. Dans un cas comme dans l’autre, l’issue est dans une adaptation permanente et exigeante. Sans hypocrisie, espérons que c’est ce que nous puissions vouloir et pouvoir.